NSU Ro80: futuriste pour son époque mais un échec commercial.

Au milieu des années 60, NSU fait figure de petit poucet parmi les constructeurs allemands Mercedes-Benz, BMW et Volkswagen. La marque décide alors de frapper fort avec un véhicule révolutionnaire et met en chantier un projet avant-gardiste qui voit le jour à la fin de l’année 1967 au salon de Francfort. Son Nom Ro80 en référence à son moteur rotatif et 80 pour évoquer le futur, les années 80.

NSU Ro80 1967, Minichamps 1 of 2016

Fiche technique

Techniquement la Ro80 se démarque des traditionnelles berlines allemandes: moteur rotatif birotor de 995cm3, 115 CV, suspension indépendantes (McPherson à l’avant), traction avant, crémaillère de direction avec assistance, boîte semi-automatique à trois rapports dont le pommeau de vitesse actionne un interrupteur qui désengage l’embrayage! Freinage assuré par 4 freins à disque assistés par un double circuit hydraulique et deux tambours sur train arrière et répartiteur de freinage.

Voiture de l’année 1968!

Dès sa présentation elle intrigue et reçoit un accueil très favorable du public et de la presse qui la nomme voiture de l’année 1968. Cette berline à trois volumes, cinq places à la ligne futuriste est une création de Claus Luthe. Les arrondis côtoient des lignes tendues permettant des ruptures douces et de donner une ligne générale agréable au regard, un ensemble harmonieux. Le profil de la voiture est élancé vers l’avant avec un nez qui descend vers le sol, une calandre inclinée et des pare-chocs très fins. La Ro80 avait également des montants très fins et une grande surface vitrée qui permettait d’avoir un habitacle lumineux et ouvert vers l’extérieur.

NSU Ro80 1972, Maxichamps

Moteur atypique

Le moteur rotatif à double rotor de la NSU était compact, affichait un rendement à faire pâlir tous les moteurs conventionnels à pistons et soupapes en étant moins bruyant et pouvant atteindre les 180 Km/h. Par contre ce moteur n’était pas parfaitement au point dans les années 60, ce qui se paya à long terme… la fiabilité problématique de ce moteur exigeait une réfection complète avant le passage des 100’000 Km. Si la production démarra assez bien les premières années, les premiers ennuis liés au choix audacieux du moteur rotatif réputé peu fiable, la voracité en essence (15L au 100 voir 20l avec le pied lourd, en moyenne 20% de plus qu’une voiture classique) et la crise pétrolière de 1973 porteront un coup fatal et causeront la perte de la Ro80 et au final de la marque NSU.

A peine 35’000 voitures de ce modèle seront produites jusqu’en 1977.

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